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Hellboy Dom |
Hit by Pitch
Après 45 ans de service à la section criminelle de Boston, Mickey Cochrane entend bien profiter de sa retraite dans sa ville natale de Bridgewater, à quelques kilomètres de là.
L’occasion de renouer avec ses amis d’enfance, refaire le monde autour d’une bière, et surtout de profiter pleinement de sa passion pour le baseball.
Le hasard fait bien les choses, peu de temps après son emménagement, les Bears de Bridgewater vont jouer la finale du Championnat universitaire de Baseball du Massachusetts. En face, leurs ennemis jurés et historiques, les Vikings de Salem State, gage d’un match sous haute tension.
À tel point qu’un joueur des Bears est retrouvé mort, atrocement mutilé, dans cette petite bourgade tranquille. Dépassé, le shérif local fait très vite appel aux conseils de Mickey, dont la retraite aura finalement été de courte durée.
Céline Charlemagne (client confirmé) –
Le base ball, ce sport emblématique des États-Unis, auquel l’Européen moyen ne connaît pas grand-chose… (et pourtant, de solides équipes existent, des championnats, des tournois, des fédérations, un peu partout en Europe). C’est dans ce milieu qu’Hellboy Dom choisit de planter sa plume, plus particulièrement dans les championnats universitaires américains. Un monde aux antipodes de ce qui se passe chez nous. Un pari très risqué pour un auteur francophone !
Pourtant, la mayonnaise prend dès les premières pages, que l’on connaisse déjà le baseball ou non. Il introduit avec pédagogie et un vrai sens du rythme toutes les informations dont le lecteur a besoin pour comprendre ce sport. On se laisse prendre au jeu et les péripéties du match font battre nos coeurs aussi forts que ceux de vrais supporters. On a envie de jeter des tomates pourries aux joueurs dont les actes méprisables gâchent l’esprit de ce sport, qui repose sur l’entraide et le jeu d’équipe.
Hellboy Dom campe une petite ville américaine plutôt banale, qui fleure bon l’esprit de communauté dans ce qu’il a de plus positif. Qu’il s’agisse des lieux, des personnes ou des actes, il livre un hommage à ces romans et films dont l’Amérique nous abreuve depuis des décennies. Il joue avec les stéréotypes pour se les approprier à sa façon à la fois incisive et tendre. On sent un amour profond pour les USA, mais jamais aveugle. Il reste lucide sur les dérives et dépravations d’un pays capable du meilleur et du pire.
Lorsque l’enquête commence vraiment, c’est sur une scène très gore (âmes sensibles, attention !) et très graphique, qui rappelle que les États-Unis sont aussi une nation où le sang coule trop souvent. Mickey Cochrane dénoue peu à peu le fil de ces crimes atroces, sans comprendre vraiment où cela va le mener.
Des indices parsèment les chapitres, au détour d’un paragraphe, mais, même si on peut vaguement avoir une idée de ce qui nous attend, le final arrive comme une grande claque, pour le flic comme pour le lecteur. Une claque délicieusement acide et immorale, que l’on savoure en gloussant.
Un thriller jubilatoire !
Play ball…